Oui, vous en avez certainement marre d’entendre parler du Coronavirus.

Vous êtes déconfinés et certainement que vous avez repris une vie quasiment normale soit par choix soit par obligation.
Par contre, j’ai besoin de vous parler du Coronavirus, car j’entends tellement de choses qui simplifient cette maladie alors que malheureusement des personnes chères autour de moi ont été durement frappées par cette saloperie.
Une simple grippe, le coronavirus
Une simple grippe qu’on a dit …
On entend encore à ce jour à la télévision qu’au bout de 7 jours, vous irez mieux avec un peu de repos.
Mais la réalité est autre
Dans mon entourage, j’ai malheureusement des amies qui ont été durement par le Coronavirus et je peux vous garantir que leur vie à ce jour n’est plus celle qu’elle avait avant.
J’ai choisi de leur ouvrir le blog pour témoigner et raconter l’enfer qu’elles vivent depuis des semaines.
Pourquoi, parce qu’on ne parle pas des malades qui restent chez eux dans la souffrance, car ils ne sont pas assez malades pour être hospitalisés. On ne parle que des personnes qui sont en réanimations (et quelle tristesse) mais ce coronavirus fait d’autres ravages dont on ne parle pas assez.
Par respect pour mes amies, je ne mettrais que leurs initiales.
Le Coronavirus de M.
Le portait de M.
M. est une maman de 3 enfants de 45 ans. Elle est très sportive, elle a une très bonne hygiène de vie et elle n’est jamais malade.
C’est une motarde qui a exercé pendant 15 ans un métier à risques.
Elle a fait du parachute et du ski extrême.
Bref, c’était une tête brûlée.
L’histoire de M. et du Coronavirus
Le 21/03/2020, sa vie a pris un tournant auquel elle ne pensait pas.
Le 21/03 soit 6 jours après le 1er tour des municipales pour lesquelles, j’ai tenu un bureau de vote (oui, je faisais encore confiance à nos dirigeants qui disaient tout maîtriser).
Cela a commencé par un gratouillis dans la gorge. Malheureusement, dès le lendemain, cela s’est transformé en sensation d’oppression dans la cage thoracique.
Puis, le 26 tout s’accélère : des brûlures dans la zone trachée/sternum/ bronche l’amène à aller consulter son médecin.
Conclusion
Ça peut en être…. Rentrez chez vous, mettez un masque, prenez du doliprane.
Mais il n’y a pas de masques.
M. est une maman solo de 3 enfants et il apparaît donc difficile de pouvoir s’isoler.
Je bricole mes 1ers masques avec des serviettes hygiéniques lavables.
Elle gère comme elle peut, les symptômes sont fluctuants. Parfois, il n’y a rien parfois les brûlures et les sensations d’oppressions sont terribles.
Puis arrive le 14/04/2020, après deux jours de souffrances atroces et de difficultés à respirer, elle appelle le SAMU. Malheureusement, celui-ci lui refuse une prise en charge et elle retourne chez son médecin.
Son docteur entend des crépitements dans ses poumons et décide de contacter le centre de dépistage qui accepte de la prendre en charge.
Le centre confirme que mes poumons crépitent. Écouvillon, scanner, dépistage positif, lésions pulmonaires en verre dépoli < 10%.
Rentrez chez vous, prenez du doliprane. Je crois rêver …
Heureusement pour elle, M. a gardé contact avec un médecin en région Parisienne. Sa respiration est tellement difficile qu’elle est incapable de compter jusqu’à 20 en une seule fois. Son médecin décide donc enfin de lui envoyer une ordonnance.
Je ne vous donne pas la prescription médicale, car ce qui convient à l’un ne correspond peut-être pas à l’autre et je ne suis pas médecin.
Au bout de 48 h, je respire mieux. Les douleurs sont là, mais je respire mieux.
Mais le 19, à 2 h du matin, M fait un malaise tant les douleurs thoraciques sont atroces. Elle parvient à contacter le SAMU, et les pompiers arrivent 15 minutes plus tard. Elle sera ensuite, conduite aux urgences. Malheureusement, tout est normal. Certes, c’est rassurant, mais elle se demande si elle devient folle.
A 7 h, un interne vient me parler.
« Vous poumons brûlent et il n’y a pas la moindre trace d’inflammation dans votre sang. Vous êtes opprimée, mais votre ECG est parfait. Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas somatique. J’ai eu les mêmes symptômes, rien aux examens sauf un COVID+.
Au vu des examens, M. rentre chez elle. Seulement , le Covid en décide encore une fois autrement : 1 jour, 2 jours, 3 jours où ça va, mais ensuite, on le paie cash avec des douleurs fulgurantes.
Nouvelle date, le 27/04/2020, la toux se présente et vient se rajouter au tableau. A laquelle, se rajoute l’impression d’étouffement. Le 28/04/2020, l’infirmière qui la suit via l’application décide d’une nouvelle hospitalisation, mais les examens montrent que les les lésions n’ont pas évolues donc retour à la maison.
Aujourd’hui, elle est à 55 jours de Covid. Certains jours, ça va et d’autres le brûlures sont intenables.
Aujourd’hui, nul ne sait si je suis contagieuse… Depuis 55 jours, je souffre. Depuis 48 jours, je vis sous masque dès que je quitte ma chambre. Je m’isole au maximum. Je prends mes repas sur une table isolée loin des miens.
Depuis, le 15 mars, je n’ai plus aucun contact physique avec mes enfants.
Je suis essoufflée au moindre effort.
Voilà, la vie de M. depuis le 21/03/2020 pour une simple petite grippe qui doit passer au bout de 7 jours avec du repos.
Aujourd’hui
Je suis épuisée moralement, physiquement et nerveusement.
A la fin de symptômes (personnes ne sait quand ?!), il me faudra 3 à 6 mois pour récupérer mes capacités respiratoires. Et sans doute, une année pour récupérer ma forme physique.
Pour la 1ere fois de ma vie, j’ai eu peur de mourir.
Le coronavirus de F.
Elle a été positive il y a 51 jours avec comme symptômes : mal de tête, perte de gout et de l’odorat, douleurs thoraciques et essoufflements.
Après 3 semaines de symptômes, non aggravants, elle a repris son travail au CHU. De plus, elle se sentait bien et n’avait que quelques douleurs de temps en temps.
Elle a donc repris son travail en pensant que tout ceci était derrière elle.
Et voilà, le coronavirus se rappelle à elle avec de vives douleurs thoraciques, des brûlures et des essoufflements.
Je ne suis pas sortie de cette merde même au bout de 38 jours oui 38 jours…je dois vivre avec mes douleurs de va-et-vient qui peuvent aller jusqu’à 3 mois après les 1 ers symptômes et je ne sais pas si je suis toujours contaminante car on ne veut pas me tester une 2e fois.
F. travaille toujours au CHU, mais n’est pas sortie de cette fichue maladie.
Et tant d’autres
Malheureusement, le phénomène #covid+20, #covid+30 … touche de plus en plus de personnes.
J’ai deux autres amies qui n’ont pas témoigné, mais qui sont elles aussi dans ce cas-là. Une des deux a même traversé l’enfer en perdant son papa, sa tante du Coronavirus. Aujourd’hui, elle est toujours malade du Covid.
Depuis quelques semaines, les témoignages apparaissent dans les médias. On commence à parler des malades du Coronavirus qui sont chez eux et qui ne sont pas encore guéris et qui subissent cette maladie.
Et moi dans tout ça
Je fais partie des personnes qui à ce jour n’a pas été malade.
Dans ma famille proche, je vous parle de mon mari et mes enfants, aucun de nous n’a eu le Coronavirus.
Ma maman travaille dans un hôpital, nous ne pouvons pas la voir pour le moment, car elle a peut-être le COVID.
Mimi est a risque et même si soi-disant les enfants ne sont pas concernés par le COVID, mon médecin m’a déconseillé de la remettre à l’école. Elle est asthmatique avec un asthme non stabilisé.
Loulou ne retournera pas à l’école malgré qu’il soit en 1ere avec le seul examen maintenu l’oral de français a passer.
Nous restons pour le moment confiné a part mon mari qui a repris son travail. C’est un choix très personnel qui n’engage que moi, mais personnellement cette maladie me fait peur. Je suis consciente que nous allons devoir vivre avec mais, pour le moment, je préfère rester dans mon cocon.
Je me sens impuissante devant la souffrance de mes amies. Chaque jour qui passe, je prends des nouvelles, mais je ne peux rien faire d’autres et cela me met en colère. Cette maladie, nous ne la connaissons pas, nous ne savons pas à quoi nous attendre et je trouve ça angoissant.
J’aimerais tellement pouvoir aider mes amies, leur tenir la main, leur dire que tout va bien aller, mais je ne sais pas si tout va bien aller.
Je suis triste, car une de mes amies a perdu des êtres chers auxquels elle n’a pas pu dire au revoir. Son quotidien est un enfer et je ne peux rien faire encore une fois.
La seule chose que je peux faire, c’est vous dire que non le Coronavirus n’envoie pas forcément en réanimation et qu’il est sournois. Il s’invite chez vous pour une durée indéterminée et dans la souffrance.
Je remercie mes amies qui ont accepté de témoigner à travers mon blog.
Prenez soin de vous et n’oubliez pas ça n’arrive pas qu’aux autres.
Si les témoignages vous touchent, n’hésitez pas à aller lire mon article co-écrit avec Isabelle sur la maladie de Fanconi https://mimi–loulou-et-nous.com/la-maladie-de-fanconi